Les affiches new-yorkaises

« L’affiche est restée pour moi la reine des médias. Par son format, elle se laisse voir de loin, elle ne bouge pas, on a le temps de la déguster. Et pourtant, il faut qu’elle accroche, qu’elle mette le grappin sur le regard du passant pressé ou de l’automobiliste stressé. C’est le premier coup d’œil qui compte, et le premier clin d’œil qui égratigne la mémoire », affirme Tomi Ungerer.

Inspiré par l’affichiste français Savignac, Tomi Ungerer s’est rapidement imposé dans ce domaine dès la fin des années 1950 à New York. Son inventivité et l’utilisation de gags visuels lui ont permis de faire une brillante carrière de dessinateur publicitaire. L’une de ses plus importantes campagnes, réalisée entre 1960 et 1965, lui a été confiée par l’agence new-yorkaise BBDO pour The New York Times. Deux campagnes, 24 affiches grand format éditées à 1000 exemplaires chacune sont placardées dans la ville et publiées en insertion dans la presse. Dans les années 1970 et 80, il développe son activité en Allemagne en travaillant pour l’agence de Robert Pütz. Il réalise entre autres des campagnes pour Bonduelle et pour les ordinateurs Nixdorf. Le slogan Expect the unexpected (Attendez-vous à l’inattendu) qu’il a inventé en 1968 pour The Village Voice, l’hebdomadaire le plus vendu aux Etats-Unis, est resté le fil conducteur de son œuvre d’affichiste. Elle est marquée par un humour décalé, une satire sous-jacente et un esprit surréaliste qui provoquent quel que soit le thème abordé un choc visuel auprès du spectateur.