Sans Légende

2011 – 2012
Annette Messager
en réserve
Annette Messager, Sans Légende, 2011 – 2012, © Adagp, Paris, Photo : Mathieu Bertola – Musées de la Ville de Strasbourg

 

 

Dans la ville

Le travail d’Annette Messager commencé dans les années 1970 à l’instar de ses contemporains « des mythologies individuelles » se situe au croisement de la collection, de la récupération, du bricolage ou du jeu. À cela elle mêle photographies, dessins, broderies, objets manufacturés ou animaux naturalisés.

Ses thématiques s’articulent autour de l’intime, de la condition féminine brouillant les pistes entre réalité et fiction. Elle joue avec les mots, l’affect, les idées reçues, les frustrations. Son univers fantastique permet d’alléger son propos, de tenir à distance une possible inquiétude.

Sans légende est une installation plongée dans une semi-obscurité avec une scène qui se présente comme une ville composée d’objets et de jouets récupérés, recouverts par l’artiste d’un papier noir et mat et disposés au sol. Le dispositif d’éclairage les rend énigmatiques et leurs ombres projetées composent un véritable théâtre d’ombres. Trois globes terrestres colorés se gonflent et se dégonflent lentement et donnent un rythme et une pulsation à cet univers aux apparences apocalyptiques. Sur l’un des murs s’ajoute la projection d’une gigantesque horloge qui égrène les secondes. Elle évoque celle de Métropolis de Fritz Lang, film dans lequel l’architecture fantastique des riches se distinguait de la ville souterraine des pauvres. On reconnait également l’ombre du chat de la célèbre sculpture de Giacometti. C’est comme si l’animal se promenait dans cet environnement urbain imaginaire où naissent les peurs et les jeux de l’enfance.

Annette Messager, Sans Légende, 2011 – 2012, © Adagp, Paris, Photo : Mathieu Bertola – Musées de la Ville de Strasbourg
Annette Messager, Sans Légende, 2011 – 2012, © Adagp, Paris, Photo : Mathieu Bertola – Musées de la Ville de Strasbourg