Drei Köpfe mit Schnecke

1966
Georg Baselitz
en réserve
Georg Baselitz, Drei Köpfe mit Schnecke, 1966, © Droits réservés, Photo : A. Plisson – Musées de la Ville de Strasbourg

 

 

Dans la ville

Expulsé de l’École d’art de Berlin-Est pour immaturité politique , Georg Baselitz s’installe à l’Ouest en 1956. Il cosigne, en 1961, avec Eugen Schoenebeck le manifeste Pandémonium et participe à partir de 1980 au mouvement des Neuen Wilden (Nouveaux Fauves). Dans une tradition expressive propre à l’art allemand, le peintre affirme une esthétique de la laideur. Il s’oppose ainsi au savoir-faire, à la maîtrise, pour accéder à une imagerie violente et libérée de tous les académismes. Il s’agit également pour lui d’inventer une peinture à la frontière de l’abstrait et du figuratif. En 1969, il peint son premier tableau au motif renversé. La plupart de ceux qui suivront seront réalisés d’après cette méthode. Il s’agit, pour l’artiste, de s’émanciper des modèles et de la réalité tout en gardant une identification possible pour le regardeur.

Drei Köpfe mit Schnecke, image divisée en deux plans, est l’une des premières œuvres de la série de ses Tableaux-fractures . En choisissant des couleurs dissonantes, en associant des escargots à des fragments de corps repoussants, l’artiste témoigne de son rejet des critères de bon goût et s’éloigne de toute tentative de séduction visuelle et narrative. La couleur verte et le rouge sale renvoient aux traumatismes de la guerre. L’aspect mutilé des corps, la frontalité de la partie du haut, l’horizontalité du bas et l’apparition de motifs abstraits de part et d’autre confèrent un caractère halluciné à ces compositions.

Georg Baselitz, Drei Köpfe mit Schnecke, 1966, © Droits réservés, Photo : A. Plisson – Musées de la Ville de Strasbourg
Georg Baselitz, Drei Köpfe mit Schnecke, 1966, © Droits réservés, Photo : A. Plisson – Musées de la Ville de Strasbourg