Trousse du naufragé

1920-21
Jean Arp
premier étage, salle Forme Informe
Jean Arp, Trousse du naufragé, 1920 – 21, Photo : Mathieu Bertola – Musées de la Ville de Strasbourg

 

 

Dans la ville

Jean Arp, membre fondateur du groupe Dada à Zurich en 1916, proche du cercle surréaliste, est une figure singulière de l’art moderne. Il revendique la rupture avec un art mimétique et refuse cette conception traditionnelle de l’art où l’artiste impose son regard sur le monde. Arp confère à l’homme une place plus modeste, plus en harmonie avec la nature. Il veut que ses reliefs et ses sculptures, où se confondent l’humain et l’organique, « s’intègrent naturellement à la nature », qu’ils soient « aussi concrets et sensuels qu’une feuille ou une pierre ».

La Trousse du naufragé dont le pendant est conservé au Musée National d’Art Moderne à Paris, est une sculpture faite avec des bois flottés ramassés sur la plage. L’artiste a fixé sur une planche quelques objets rudimentaires fabriqués par l’homme et façonnés par l’érosion (manche d’outil, flotteur, cale). L’artiste transforme l’assemblage en œuvre d’art et le nomme d’un titre malicieux.  

Ce geste artistique affirme l’un des thèmes récurrents d’Arp : la supériorité de la nature sur toutes les productions de l’homme. Ces deux panneaux marquent en quelque sorte la fin de ses reliefs dada et annoncent les reliefs surréalistes dans lesquels il déploie les formes poétiques de son langage-objet.

Cette œuvre emblématique, provient de la collection personnelle du poète et ami Tristan Tzara et a été réalisée probablement en compagnie de Kurt Schwitters. Elle fut choisie par André Breton pour figurer dans l’Exposition surréaliste d’objets présentée à la Galerie Ratton en 1936.

Jean Arp, Trousse du naufragé, 1920 – 21, Photo : Mathieu Bertola – Musées de la Ville de Strasbourg
Jean Arp, Trousse du naufragé, 1920 – 21, Photo : Mathieu Bertola – Musées de la Ville de Strasbourg