Le Champ d’avoine aux coquelicots

vers 1890
Claude Monet
Salle Paysage, Photographie, Peinture
Claude Monet, Le Champ d’avoine aux coquelicots, vers 1890, Photo : Mathieu Bertola – Musées de la Ville de Strasbourg

 

 

Dans la ville

Claude Monet entreprend à partir de 1888 ses « séries »  de peintures, répétant jusqu’à trente fois un sujet identique mais saisi dans des conditions lumineuses différentes. Avec des moyens caractéristiques des impressionnistes – dessin supprimé, touches morcelées, teintes claires et complémentaires juxtaposées, perspective atmosphérique privilégiée –, l’artiste cherche à saisir sur la toile un fragment éphémère de paysage, qu’il soit champêtre ou urbain, ou encore au cœur des mutations accélérées de la modernité industrielle.

Champ d’avoine aux coquelicots fait partie d’une série de cinq tableaux que l’artiste réalise au cours de l’été 1890, à Giverny où il s’est installé en pleine période de maturité artistique.

Le point d’observation commun à l’ensemble des peintures de cette série dévoile un champ animé de coquelicots, bordé à l’horizon par des collines et, à droite, par deux bosquets. Cette composition extrêmement dépouillée donne lieu à cinq variations chromatiques qui, fidèles au principe de « peinture sur le motif » et de « série » mis au point par l’artiste, transcrivent cinq atmosphères lumineuses correspondant à cinq moments différents d’une journée.

Plus que la réalité visible, Monet cherche ainsi à reproduire, sa sensation chaque fois renouvelée de cette réalité. Expérience sensible, le tableau devient le témoin instantané du peintre et de sa vision du monde.