Portrait du cardinal de Richelieu
Au travail dans l’atelier de Rubens, Champaigne préféra une carrière parisienne. Il se mit notamment au service de Marie de Médicis, puis de son fils Louis XIII. Ce que l’on retiendra de lui, c’est qu’il fut le principal peintre du ministre de ce dernier, le célèbre Cardinal de Richelieu, immortalisé par Alexandre Dumas dans son œuvre Les trois mousquetaires.
Observez ce portrait. Notez la précision de chaque détail : les poils de la barbe du cardinal, le cordon de l’ordre du Saint-Esprit - distinction la plus importante dans la France du XVIIe siècle – que Richelieu arbore sur son vêtement...
Et cette symphonie de rouges jouant avec les noirs, n’est-elle pas somptueuse ?
Champaigne est un coloriste accompli. Sa minutie flamande pousse le naturalisme au plus haut degré de perfection.
L’ambition aristocratique de Richelieu le portait vers le mouvement, la guerre, voire la galanterie. La vérité psychologique du personnage est ici parfaitement restituée. Son arrogance est palpable. Le profil effilé, cadré pour ne montrer que le buste, évoque celui d’un Jules César sur une médaille.
Sur cette même toile, Champaigne avait aussi représenté le cardinal de face. Le double portrait devait être envoyé à Rome pour l’exécution d’un buste en marbre. Puis le tableau fut coupé et seul le profil conservé.
Richelieu appréciait tant Champaigne qu’il lui fit retoucher tous les portraits de lui déjà peints. En bon politicien, il savait l’intérêt de valoriser son image… et de la contrôler.