Céphale et Procris

Vers 1580
Paolo Caliari dit Véronèse
salle bleue côté cour
Véronèse, Céphale et Procris, vers 1580, Photo : Musées de la Ville de Strasbourg

 

 

Dans la ville

Véronèse est, avec Titien et le Tintoret, un des meilleurs peintres de la Venise du milieu et de la fin du XVIe siècle.

Son œuvre Céphale et Procris fut achetée avec son pendant, Vénus et Adonis endormi, en 1641 à Venise, par Velazquez pour son roi. Vers 1810, dans la tourmente du Premier empire, les deux toiles furent séparées. La seconde est aujourd’hui au musée du Prado à Madrid. Toutes deux se répondent par un thème commun : la chasse.

Entrons dans Les Métamorphoses, le récit d’Ovide. Procris décide de suivre dans la forêt son mari Céphale, petit-fils d’Eole le dieu du vent. Céphale - elle en est sûre - la trompe avec la Brise lors de ses chasses solitaires. L’infortuné mari, entendant un léger bruissement, lance son javelot magique, celui-là même que Procris lui a offert. Il atteint son épouse en pleine poitrine. “Je la trouve à demi morte, raconte-t-il, les vêtements en désordre, souillés de son sang, et retirant – ah ! Comble de misère – de sa blessure l’arme dont elle-même m’avait fait don“.

Procris mourra, mais pas avant que Céphale n’aie pu la rassurer quant à sa fidélité.

Pour représenter le masque de la mort, l’artiste doit renoncer à son élégance impassible et tordre les traits du visage féminin. Il situe ce tableau final de l’événement au soleil couchant. La tonalité chromatique choisie accentue le caractère funeste de la scène. Les feuillages en soulignent la tristesse. Tandis que le lointain évoque des compagnons de chasse et l’ailleurs où Procris, déjà, s’en va.

Véronèse, Céphale et Procris, vers 1580, Photo : Musées de la Ville de Strasbourg
Véronèse, Céphale et Procris, vers 1580, Photo : Musées de la Ville de Strasbourg