Polyptyque de la Vanité et de la Rédemption terrestre
Voici l’un des plus précieux chefs-d’œuvre du musée.
Son auteur, l’artiste allemand Memling, fonde avec Gérard David l’École de Bruges. De son vivant, sa renommée s’étend à l’Italie, avant de culminer au temps du romantisme. Son art est fait d’élégance, de clarté et d’équilibre. Vous découvrez ici le Polyptyque de la Vanité et de la Rédemption terrestre, dont les différents éléments fonctionnent deux par deux. La partie la plus célèbre, La Vanité, est figurée par cette jeune femme simplement parée de sandales. Remarquez les deux lévriers à son côté droit. Leur symbolique érotique soutient la force de ce nu. Le miroir, emblème de Luxure, fait surgir l’image d’Ève ou de Bethsabée, à la source du péché.
La Vanité est à relier à La Mort qui annonce la fin de l’homme “fait d’argile“ et destiné à retourner “à la cendre et à la poussière“. À gauche, ce crâne exécuté avec virtuosité est encadré de la sentence “Je sais en effet que mon rédempteur vit, que demain je ressusciterai et que revêtu de ma chair et de ma peau, je verrai Dieu mon sauveur“. En faisant le tour, vous découvrez au centre Le Christ en gloire. Celui-ci s’oppose à L’Enfer et représente le salut. Le Diable sur sa droite menace : “En Enfer, il n’y a pas de rédemption“.
Les armoiries sont celles du commanditaire, la famille bolonaise Loiani. À l’origine, elles formaient avec le crâne les rabats de protection de ce petit autel repliable en accordéon qui pouvait voyager avec son propriétaire.