Tentateur, Vierges folles et Vierges sages

vers 1280-1300
Portail sud de la façade occidentale de la cathédrale
Salle 7
Tentateur, Vierges folles et Vierges sages, vers 1280-1300, Photo : Musées de la Ville de Strasbourg

 

 

Dans la ville

La statuaire des portails de la façade occidentale propose comme dans les autres cathédrales gothiques un vaste programme d’enseignement théologique. Son iconographie est d'une richesse et d'une cohérence rarement égalées et d'un type différent de celui des grandes cathédrales françaises. Les sources possibles de ce programme, qui s'articule autour du Salut de l’âme, ont souvent été attribuées au grand théologien Albert le Grand qui aurait séjourné à Strasbourg vers 1260. Exécutés à la fin du XIIIe siècle, ces ensembles sont caractérisés par une certaine affectation. Ils sont répartis par la plupart des spécialistes en deux groupes stylistiques, l’"atelier des vierges" et l’"atelier des prophètes". Ils synthétisent des modèles divers provenant de grands chantiers parisiens et champenois, mais expriment aussi des tendances propres au chantier strasbourgeois. On a souvent souligné leur "caractère bourgeois" par opposition au style aristocratique de la statuaire du portail Sud et en particulier de l’Eglise et de la Synagogue. Chacun des trois portails abrite une série de sculptures monumentales dans ses ébrasements. Le portail de droite, dont sept sculptures des piédroits sont exposées au musée, illustre la parabole des Vierges Sages accueillies par le divin Epoux, et des Vierges Folles séduites par le Tentateur. Ce récit précède celui du Jugement Dernier dans l’Evangile selon saint Matthieu. Les Vierges sages, jeunes filles souriantes et familières, tiennent leur lampe à huile droite, alors que les Vierges folles la renversent symboliquement. Le Tentateur, élégant jeune homme habillé à la mode du temps, présente la pomme avec assurance, mais masque mal son dos envahi de crapauds, lézards et serpents. Ce thème, connu depuis le XIIe siècle, n'avait auparavant fait l'objet que de figurations dans la miniature ou la sculpture de petite dimension. Très en faveur dans l'Empire Germanique, il se retrouve également à la même époque dans les cathédrales de Magdebourg, puis de Fribourg en Brisgau et de Bâle.

Tentateur, Vierges folles et Vierges sages, vers 1280-1300, Photo : Musées de la Ville de Strasbourg
Tentateur, Vierges folles et Vierges sages, vers 1280-1300, Photo : Musées de la Ville de Strasbourg